Emmanuelle Brichon, élève en deuxième année de licence d’histoire à Vannes, a réalisé en février dernier un stage de deux semaines au Cameroun. En effet, dans le cadre de sa formation, elle doit réaliser un stage en rapport avec son projet professionnel, à savoir devenir professeur des écoles.
Avec Marie, une amie, elles ont choisit de partir dans un pays africain car elles souhaitent toutes les deux faire de l’humanitaire et une première expérience était la bienvenue. Après avoir eu différentes pistes, le Cameroun s’est présenté comme un choix sécurisé car elles ont pu trouver un logement sûr et des écoles pour les accueillir.
Mais pour mener à bien leur stage, elles souhaitaient donner un aspect humanitaire à leur projet. Ainsi, elles ont récolté de l’argent pour acheter des manuels scolaires aux enfants. En effet, au Cameroun comme dans de nombreux pays d’Afrique, les classes sont surchargées (80 élèves minimum par classe dans les écoles privées et 200 au maximum dans les écoles publiques souvent en brousse), et les enfants manquent de fournitures. Ils possèdent souvent un seul crayon et un seul cahier qui peut parfois servir pour deux ou trois enfants.
Pour récolter cet argent, elles ont mené différentes actions. Tout d’abord, une vente de chocolats à l’occasion de Noël avec l’aide des enfants de l’école primaire de Bruc sur Aff. Elles ont ainsi récolté 517€. Ensuite, elles ont réalisé des petits déjeuners (café, gâteaux, crêpes, chocolat…) dans leur fac tous les mercredis pendant quinze semaines et ont pu récolter 200€ brut. De plus, dans l’école où la mère de Marie travaille, elles ont participé au bol de riz avec les enfants et ont là encore gagné 200€. Enfin, avec des dons de particuliers, elles ont pu arrondir leur somme totale à 1 000€.
« Le départ a lieu le vendredi 13 février à l’aéroport de Roissy et après environ 6h de vol, l’atterrissage a lieu à N’djamena au Tchad. En effet, la ville où elles doivent loger (Maroua province de l’extrême nord du Cameroun) est à environ 4h de route de la capitale tchadienne. Après une nuit passée dans une procure accueillant des volontaires, le départ en voiture pour Maroua a lieu. Dès le début le dépaysement est total ! Ce n’est pas encore la saison sèche mais il fait déjà très chaud avec des pics à 35 voire 40° en plein après-midi. Ainsi, les journées commencent très tôt et comme il fait jour de bonne heure et qu’à 18h30 il fait presque nuit noire, le travail se fait principalement le matin. C’est pourquoi l’école commence à 7h30 et se termine à 14h. Les enfants ne mangent pas sur place et la plupart viennent à pied (parfois jusqu’à 10km), en moto-taxi (moyen de locomotion le plus utilisé) ou, pour les plus riches, en taxi ou en voiture personnelle. Le système scolaire est assez similaire à celui de notre pays avec cependant une différence dans les niveaux. En effet, à 6 ans les enfants sont e classe de SIL (Section d’Initiation au Langage) qui ressemble à une classe de maternelle en plus développée. Ainsi, dès 6 ans, ils apprennent à compter, à additionner, soustraire multiplier et même diviser. Ils commencent aussi l’anglais qui est enseigné tout au long du cursus scolaire. Après la SIL, les classes sont les mêmes qu’en France, c’est-à-dire CP, CE1, CE2, CM1 et CM2. Les élèves terminant le CM2 doivent présenter le Certificat d’Etudes Primaire Elémentaire (CEPE) et le concours d’entrée en sixième pour pouvoir y accéder. Il existe bien entendu d’autres différences avec le système scolaire français, notammen la discipline. En effet, dans les écoles privées, tous les matins a lieu la prière collective. De plus, malgré l’interdiction de frapper les enfants, certains professeurs n’hésitent pas à donner une « tape » à ceux qui n’écoutent pas par exemple. Dans toutes les écoles camerounaises, on trouve aussi le drapeau national qui est levé tous les matins dans la cour de l’école dans le plus grand silence par un enfant. L’hymne national est également chanté tous les lundis matins dans la cour de récréations. Enfin les enfants regagnent leurs classes en suivant leur maître en marchant au pas. Toujours dans les différences, ce qui marque beaucoup est l’importance des effectifs des classes. En effet, dans les écoles privées, les classes peuvent aller jusqu’à 120 élèves et dans les écoles publiques (souvent en brousse), jusqu’à 200 !!
Mais ce stage a également été l’occasion de visiter le nord du pays. Ainsi, nous avons été voir les montagnes de Rumsiki, lieu touristique à la frontière du Nigéria. C’est aussi un villiage traditionnel animiste (croyances dans les esprits de la nature) ce qui est assez surprenant à voir, notamment lors de funérailles où les gens dansent et sont habillés en couleurs. Nous avons aussi rencontré le sorcier du village dans sa case. Nous sommes également allées voir le saré de la ville de Maroua qui accueille les femmes et les enfants.
Notre séjour s’est très bien passé notamment grâce aux différentes rencontres faites sur place avec des volontaires bretons, avec des religieuses françaises, avec les gens de la ville surtout les enfants et les professeurs des écoles qui nous ont accueillies. En effet, ils étaient aussi curieux sur la France, que nous sur leur pays ce qui a instauré un vrai dialogue. Nous sommes rentrées le 1er mars en France avec pleins d’images dans la tête et un retour au pays un peu difficile moralement. Mais cette expérience a vraiment été très enrichissante et nous a donné à toutes les deux envie de partir comme volontaire en Afrique après nos études. Et dès l’année prochaine un nouveau projet est en place pour partir cette fois au Mali. »
Si vous voulez plus d’information sur le projet Cameroun ou sur celui du Mali, vous pouvez mecontacter à l’adresse mail suivante manue.brichon@hotmail.fr.